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INTERVIEW Robert Danis « La passion n’a pas de prix »
Propos recueillis par Adrien Coulombeau
Quel meilleur adjectif que « passionné » pour décrire Robert Danis ? Ce Parisien de 70 ans, installé en Suisse, depuis près de 50 ans, vit à fond ses passions que sont la philatélie, le judo, et depuis quelques années, la photographie. Devenu « l’oeil » de L’Esprit du Judo depuis quatre ans, il parcourt le monde pour suivre les tournois internationaux et en rapporter des dizaines de photos. Entretien avec un homme de passions…
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Si vous deviez hiérarchiser vos passions, laquelle arriverait en premier ? Sans aucune hésitation, la philatélie ! Je collectionne des timbres depuis ma plus tendre enfance. Au début, je collectionnais tous les timbres sans vraiment de distinction. Puis je me suis spécialisé, et cela va avec ma deuxième passion, dans les timbres de judo. J’en ai plus de 2000 aujourd’hui, répartis en quatorze albums, ça commence à faire une jolie collection.
Le judo parlons-en. Quelle relation entretenez-vous avec lui ? N’en parlez pas à ma femme ! Je pratique le judo depuis une quarantaine d’années et je suis actuellement 4e dan. Je n’ai jamais fait de compétition, j’ai commencé trop tard pour ça. En revanche, je suis entraîneur de judo depuis trente ans. J’ai repris le Judosport Birsfelden en 2000. Depuis que je suis à la retraite, je vis pleinement ma passion du judo. Je voyage à travers le monde pour suivre un maximum de tournois, et je le ferai tant que je pourrai mettre un pied devant l’autre. C’est en suivant les différentes compétitions internationales que je me suis découvert cette nouvelle passion qu’est la photographie.
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Vous êtes un acteur important du magazine L’Esprit du Judo. Comment a débuté cette collaboration ? En 2006, je faisais déjà quelques photos pour la revue Suisse, Dojo. Lors d’un déplacement au Japon, j’ai été abordé par quelqu’un qui connaissait L’Esprit du Judo et qui voulait que je fournisse des photos au magazine. C’était pour le numéro 4. On m’a fait découvrir le magazine et j’ai tout de suite accepté. Et quelle ne fut pas ma surprise quand j’ai découvert que j’étais aux côtés de l’expert Hiroshi Katanishi, un très bon ami à moi, dans le premier numéro auquel j’ai participé. C’est un grand honneur. Depuis, je dirais que plusieurs centaines de photos que j’ai prises, je ne sais pas exactement combien, sont passées dans le magazine. Je suis vraiment content de voir mes photos dans le magazine, c’est une de mes raisons de vivre.
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Pourquoi L’Esprit du Judo et pas une autre revue ? Qu’est-ce qui vous plaît dans ce magazine ? La première qualité du magazine qui me vient à l’esprit est la présentation et la mise en valeur des photos. J’ai d’ailleurs une anecdote à ce sujet. Lors d’un tournoi en Suisse avec des Allemands, je leur ai montré le magazine. Ils m’ont dit qu’ils voulaient s’abonner, ce à quoi j’ai répondu que le magazine était uniquement en français. Ils m’ont répondu « les photos sont parlantes », et c’est exactement ce qui me plaît dans le magazine. L’autre point positif est le ton des rédacteurs. On sent que ce sont des passionnés, on sent qu’ils sont complices avec les judokas, avec les coaches, avec les arbitres, etc. C’est très agréable à lire. Ce ne sont pas des fonctionnaires, on sent qu’il y a de la recherche derrière chaque article. Un autre point qui m’a séduit est la liberté de ton, l’indépendance. Au début de ma collaboration avec le magazine, j’ai été très impressionné, presque choqué, par le dossier « Avons-nous de bons entraîneurs ?». J’ai adoré ce culot. Ce qui m’a le plus marqué, outre l’aspect polémique du sujet, c’est que des entraîneurs ont répondu sans broncher. Cette liberté, cette indépendance, tout en gardant un respect pour la pratique et pour les hommes, c’est incroyable !
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Vous avez mis en place un système de primes pour les judokas suisses. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ? Je suis très heureux que vous en parliez. Comme je vous l’ai dit, je suis passionné de judo et de photographie. Et s’il y a bien une chose dont je suis convaincu, c’est que la passion n’a pas de prix. C’est pour cela que j’ai mis en place un système de primes pour les judokas suisses. Je suis très proche des athlètes suisses, j’ai beaucoup de rapports avec eux. J’ai donc été très attristé en voyant qu’ils devaient tout payer eux-mêmes, que ce soit les inscriptions en tournoi, les déplacements, les hôtels, etc. J’ai donc mis en place ce système de primes, pour les aider à mieux vivre leur passion. (Plus d’infos ici)
Quel est votre plus beau souvenir judo ? Je pourrais vous citer tous mes déplacements au Japon qui sont à chaque fois de véritables moments de bonheur. Mais il y a un autre moment qui m’a marqué, pas tant sur le judo en lui-même, mais sur l’esprit de la famille judo. C’était aux championnats du monde du Caire, en 2005. Les responsables français m’ont aidé à obtenir les accréditations pour pouvoir accéder aux bords des tapis. J’ai été très bien reçu par toute la famille du judo. Et là, ça a été grandiose. J’ai eu la chance, pas moi, plutôt mon appareil, de faire des photos formidables…
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© by Robert Danis
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